Lundi 20.
Soleil dès le milieu de matinée mais un vent toujours aussi soutenu avec un bon fetch ! Ann s’est enfin décidée à essayer de remettre la tête sous l’eau après son AVC … Il est vrai que les conditions de mer n’ont réellement jamais été au top depuis le début de saison et que nous avons eu tellement de choses à faire ou à penser que les occasions ont été rarissimes.
Vouloir plonger, même sous la coque du bateau, avec un vent aussi soutenu et donc, un courant de surface assez fort, n’était pas la meilleure idée que nous ayons eue mais maintenant que le bateau est bel et bien vendu, le temps presse car après c’est … plongée en carrière !
Bien évidemment, nous n’avons pas joué de chance puisqu’à peine à l’eau, l’inflateur de sa stab fusait et pas moyen de l’arrêter ! En finale, j’ai été contraint de le débrancher en catastrophe pour arrêter le massacre. Quelques minutes plus tard, c’était le mien qui fusait également !!!
Ensuite, ce fut sa ceinture de plomb qu’elle ne parvenait pas à resserrer alors qu’elle lui glissait des hanches. Devant une situation qui tournait tranquillement à la catastrophe car quand je m’occupais d’elle, je voyais bien que le courant nous éloignait du bateau, j’ai donc sifflé la fin de la partie sans attendre l’incident.
Remonter par l’échelle de perroquet à trois marches, ne fut pas seulement une galère mais plutôt l’opération « sauver Willy » ! Il est vrai que ce fut le jour choisi par la troisième marche pour se faire la malle sur le fond ! Du même coup, de trois marches, l’échelle n’en comptait plus que deux … assez hautes. J’ai bien cru un moment que j’allais être obligé de confectionner un palan pour la sortir de l’eau !
J’ai donc commencé par lui retirer sa ceinture descendue entre-temps à hauteur de ses mollets, ensuite sa stab et enfin, ses palmes et malgré cela, elle n’arrivait toujours pas à se hisser sur la jupe. De mon côté, il n’était pas aisé de m’occuper de mon matériel et en même temps, du sien.
Par bonheur, nous y sommes quand même arrivés.
Mardi 21.
Si le vent a peut-être un peu faibli, il n’en reste pas moins bien présent. Nous avons en revanche, davantage droit au roulis ! Perso, cela ne me dérange pas mais c’est moins confortable.
Au matin, le plan d’eau me semblait fort clairsemé mais en début d’après-midi, venue de nulle part, une petite flottille a envahi les lieux ! Il en résulte que nous avons un nouveau voisin sur tribord, il s’agit d’un Bavaria battant pavillon français. Je me serais bien passé de leur présence un peu encombrante mais rien à faire, nous les attirons tous comme des mouches.
Poursuivant sur sa lancée de la veille, Ann s’est entraînée au palmage … ce qui m’a donné l’envie de me mettre également à l’eau.
Notre problème de radar me hante réellement l’esprit car je souhaite céder un bateau doté d’une électronique qui fonctionne. En attendant le passage d’un technicien compétent, nous essayons de voir si la solution du problème n’est peut-être pas à notre portée !!
C’est la seconde fois que nous connaissons ce problème et la première fois, Jacques de « Diginav » l’a résolu en quelques minutes. Mais après bien des recherches et réflexions, il semblerait que notre problème actuel soit d’une toute autre nature car si Jacques s’est bien gardé de nous expliquer comment il avait procédé, nous en avons sans doute retrouvé la trace dans l’un de mes nombreux rapports de panne.
Bien évidemment, un esprit simpliste pourrait se demander pourquoi nous ne faisons pas à nouveau appel à Jacques. Il y a à cela plusieurs motifs qu’un lecteur attentif aura retenu des articles précédents. En tout état de cause, ce n’est pas à Olivier de « Caraïbe Marine » de nous répondre de plutôt demander à Jacques de solutionner le problème !
Il aurait été mon employé, je l’aurais licencié sur le champ pour faute grave. Non seulement, ce n’est pas au client d’avoir à justifier pourquoi il fait appel à tel technicien plutôt qu’à tel autre mais de surcroît, renvoyer un client à la concurrence me semble, inadmissible. Ce n’est pas la première fois que nous avons un problème avec cet Olivier dont on peut d’ailleurs, se demander quel rôle exact il joue au sein de la société car hormis le voir se balader sur les pontons, je ne lui ai jamais vu un tournevis à la main ! Depuis qu’il détient la haute main sur l’agenda de Christophe, le technicien de « Caraïbe Marine », il devient quasiment impossible d’obtenir un rendez-vous avec ce dernier.
Comme si le problème n’était pas déjà assez complexe ainsi, je me vois de surcroît, avoir à lutter contre l’hostilité de cet Olivier !!!
Mercredi 22.
Météo globalement inchangée et toujours trop de vent à mon goût.
Ce matin, tous nos voisins étaient déjà partis, soit partaient … le pied. Bien évidemment quand j’ai vu sur le coup de midi, un petit « Hanse 40’ » battant pavillon anglais, pointer en notre direction, j’ai immédiatement compris qu’il allait jeter l’ancre à notre hauteur alors qu’il aurait pu aller beaucoup plus en avant : nous les attirons comme des mouches ! Certes, nous ne pouvons rien dire mais est-il utile que nos cockpits se fassent vis-à-vis ? Bonjour l’intimité.
Quand je ronge un os, je ne lâche jamais !! Bien m’en a pris parce qu’à force de réfléchir, d’en discuter entre nous depuis deux jours, d’envoyer des E-mails dans toutes les directions, de compulser des factures et autres documents, je suis parvenu à trouver la boîte d’alimentation externe de notre radar Furuno ! Vous savez celle qu’Antony et Philippe de « Pochon sa. Martinique » ont mis, ensemble, un peu plus de 8 heures en vaines recherches pour en arriver à la conclusion qu’elle n’existait pas sur ce modèle …
En fait c’est Julien, le grand patron de Pochon sa. qui m’a mis sur la voie : avec notre Navnet 3D d’origine, le radar était autoalimenté mais avec son remplacement en 2020, par une Navnet PZ2, une alimentation externe était nécessaire. Partant de cet axiome, il suffisait de chercher intelligemment pour trouver.
Jeudi 23.
J’étais bien décidé à aller plonger et à cet effet, je m’étais rasé de près. Mais voilà, quand j’ai mis le nez dehors, j’ai failli m’envoler et mes espoirs par le même envol ! Je vous jure, ces alizés … j’en ai plus que marre ! Nous avons donc décidé de cocooner à l’abri du vent.
Mais voilà que sur le coup de 14 heures, je parviens à rester debout sans plus me tenir accroché au mât ! Que faire ?? Surtout ne pas changer de programme ? Aller acheter des valises en prévision de notre départ ? Aller plonger ? Dilemme.
Pris d’un véritable sursaut d’énergie, je décide d’aller plonger et ensuite, de réaliser notre course ! Mû par une force invisible, il ne m’a fallu que quelques minutes pour être équipé de pied en cap. Dans le même mouvement, l’annexe était mise à l’eau, Ann embarquée comme sécurité de surface et déjà, nous étions amarrés au spot de plongée dénommé « Boucanier ».
Bascule arrière, je m’apprête à descendre quand je constate que nous nous sommes trompés de bouée et que nous sommes amarrés à … un panier ! Grrrr. Il est vrai que depuis notre dernière plongée, il y a près de deux ans, de nouvelles bouées sont apparues en sorte que le paysage n’est plus le même !
Je remonte à bord et palmes aux pieds, je déplace l’annexe à la bonne bouée. Toutefois avant de m’équiper à nouveau, je me jette à l’eau pour vérifier. Rassuré, je suis remonté dans l’annexe et je me suis équipé pour une nouvelle bascule arrière.
Cela fait près de trois mois que j’attendais cette plongée maintes fois remise parce que le compresseur de plongée était en panne et ensuite, parce que … euuuuh ! En fait, je crois bien que je me cherchais des excuses parce que je stressais un peu à l’idée de plonger avec Albert ! Vous savez … A. Lone qui ne me quitte jamais, qui est en quelque sorte, ma seconde peau.
Et pourtant, dès le moment où j’ai pris la décision de plonger, je n’ai plus connu la moindre hésitation. Par bonheur, je n’ai pas eu à subir le moindre plus petit problème tant au niveau du matos qu’au niveau de la plongée (-27m – 47’ – palier de sécurité – 26°). Il est vrai que la plongée c’est comme le vélo, cela ne s’oublie jamais.
Si le paysage est toujours aussi apaisant et magnifique, côté faune c’est un peu plus désertique d’année en année à moins que ce soit moi qui devienne de plus en plus myope. L’image de cette pauvre murène blanche, sur le sable, le ventre en l’air, en train d’expirer, restera l’image marquante de cette plongée. J’ai bien pensé lui faire le bouche à bouche mais je n’étais pas convaincu que cela l’aide réellement …
De retour à bord, on ne trainait pas et nous repartions aussi sec, au « Marin », acheter trois grands sacs de voyage. Avant de trouver ce foutu magasin (le seul du « Marin » à vendre ce type d’articles) situé 5, rue François Mitterrand nous avons beaucoup marché et été contraints de demander plusieurs fois, notre route car aucune rue n’a de plaque de rue ! De surcroît, nous avons pris la rue par la mauvaise extrémité ! Grrrr.
Vendredi 24.
Si j’avais pensé hier, plonger plutôt aujourd’hui, j’aurais commis une grave erreur car comme hier matin, le vent est toujours aussi soutenu !
A la veille du week-end, le plan d’eau me parait plus fourni que les autres jours. Nous sommes à nouveau, bien entourés …
Mauvaise nouvelle pour notre acheteur : le remplacement de l’haubanage prendrait au minimum 9 semaines !! Ce n’était pas exactement ce que j’avais entendu à l’époque où je sollicitais un devis mais nous sommes en Martinique et plus rien ne m’étonne réellement.
Peut-être une façon comme une autre de réagir à la perte de notre « bébé » mais je fais une overdose du « monde du nautisme » ! C’est bien simple, je ne le supporte plus en toutes ses formes, seul notre bateau trouve encore grâce à mes yeux. Celui-là, je le regretterai même si tous les jours je relève que pour Ann, ce monde n’est pas adapté à elle. Par bonheur, la vie à bord ne lui pose pas problème tant que nous restons tranquillement au mouillage.
Samedi 25.
Difficile de dire en début de matinée si le vent allait tirer sa révérence (ce qu’il a fait en début d’après-midi) ou au contraire, repartir en trompette. J’étais assez chaud pour aller plonger car en tout état de cause, le plan d’eau était « maniable » mais il nous fallait impérativement nous avitailler à moins de compter sur le produit de ma pêche …
Avitaillement avant ou après la plongée ?? La question du jour difficile à trancher. Comme Ann était partisane d’aller d’abord faire des courses avec sans doute, l’espoir secret que je renoncerais à ma plongée en ces conditions, nous sommes partis vers midi, au « Leader Price ».
Tandis qu’Ann remplissait son caddie, je suis parti à pied au « Carrefour » un peu plus distant. Ce n’est pas la faible distance qui pose souci, c’est d’en revenir chargé comme une mule ! Malheureusement, certains produits ne se trouvent qu’au « Carrefour » comme les boissons …
De retour à bord, je ne perdais pas une minute pour m’équiper, charger l’annexe, embarquer Ann comme sécurité de surface et foncer en direction du spot de plongée « Grand Mur » à la grande désolation de Ann à qui j’ai proposé de rester sur le bateau.
Ce spot de plongée est situé à la limite ouest du plateau et donc, beaucoup plus en mer. Déjà se rendre jusque-là donne le sentiment d’être perdu en pleine mer. Autant dire que je dois toujours un peu forcer la main à Ann pour aller plonger de ce côté-là.
Une fois sur zone, il nous fallait encore retrouver notre bouée (un simple bidon vide !) et depuis notre dernière virée, les grosses bouées blanches ont poussé comme des champignons !! Si je m’en réjouis, cela fausse totalement notre repérage en manière telle qu’une fois de plus, nous nous sommes trompés de bidon …
En me mettant à l’eau avant de m’équiper, je m’en suis rendu compte mais notre amarrage était bon ce qui restait le principal. J’ai donc décidé de plonger à ce spot. Sur le retour seulement, je me suis rendu compte qu’en fait, le spot de plongée était celui du « voilier » ! Si je m’en étais rendu compte plus tôt cela m’aurait beaucoup aidé dans mon orientation car de fait, j’ignorais totalement où j’étais tombé ! Le « mur » était un peu plus loin sur ma droite mais je ne m’en suis rendu compte que lorsque j’ai eu le nez dessus …
Le plan incliné descend jusque – 40m mais je me suis arrêté avant (-28m – 45’ – 3’ à -3m + palier de sécurité – 26°). C’est en réalisant mon palier que j’ai vu le « voilier » …
Il s’agit principalement d’une plongée d’orientation avec cap compas et toutes les raisons de se planter et de ne jamais retrouver l’annexe. C’est un peu cela qui en fait tout le charme. Elle peut également être piégeuse lorsqu’un petit courant s’y met et que l’on descend jusque – 40 mètres !
Sur zone, il y avait deux autres bateaux de plongée mais généralement, ils se contentent de tourner autour du voilier et de rester sur le haut du plateau. Si la visibilité était bonne, elle ne dépassait pas pour autant pas la vingtaine de mètres ce qui fait que l’on perd très vite de vue son amer. J’ai connu de bien meilleures visibilités en carrière !
Température de 26° !!! Assez étonnant car ces dernières années, l’eau était toujours à 27° voire 28°. Ce petit degré de différence, je l’ai ressenti au cours de mes deux plongées. Je ne peux pas dire que j’ai eu froid (combinaison de 2.5 mm) mais un léger frisson ne m’a pas quitté de toute la plongée.
Dimanche 26.
Il fait superbe : soleil et petit vent sympa. C’est possible cela ?? Il faut le croire ! Une journée comme aujourd’hui vous réconcilie avec les Antilles.
Vers 13 heures, je suis parti chercher en annexe, Jean-Marc & Sandrine ainsi que leurs deux enfants, Brieux et Marine. Il s’agit des enfants d’un ami de Breskens (Nl).
Nous avons passé l’après-midi ensemble tandis que les enfants n’ont pas arrêté de nager. En fin de journée, ils étaient crevés …
Commentaires récents