Publié par : Ann & Stéphane | 27 février 2016

15 au 27.02.2016 – Séjour forcé à « Cape Town ».

Lundi 15.

Sur le coup de midi, une troisième société est passée voir le travail de remplacement de la fenêtre du carré. La première s’est dite prête à réaliser le travail mais Ann n’avait pas confiance en elle car bêtement, sur le ton de la boutade, elle a affirmé « espérer pouvoir y arriver » … la seconde a soutenu ne pas disposer du temps nécessaire … et celle d’aujourd’hui  doit consulter son agenda et devrait nous fixer !

« Mahi Mahi » a quitté la marina, ce midi après de nombreux autres. Si cela continue, nous finirons par passer toute l’année à « Cape Town » !! Ma seule consolation c’est que toute cette semaine est particulièrement venteuse.

Je nous donne la semaine pour en terminer avec nos bosses de ris de GV, notre phare de recherche et  la vitre du carré. Après, nous partons et je me débrouillerai  le cas échéant, tout seul. C’est beau l’optimisme …

Le soir, nous prenions l’apéro sur « Marick » en compagnie de Vivianne, une amie belge de Marie & Patrick, résidente à « Cape Town » et de Lee de « Papillon ».

Mardi 16.

On ne le dira jamais assez mais la persévérance d’Ann nous a fait trouver la « perle rare » en la personne du chantier de construction de bateaux en aluminium «  Jacobs Bros Boat Builders »pour venir procéder au remplacement de notre vitre de carré : un travail impeccable, très pro, le tout avec le sourire et en des délais ultra brefs puisqu’ils sont venus voir le travail pas plus tard que hier !

Ils étaient trois hommes, ils sont arrivés à 9.30 heures et sont repartis à 16 heures sans avoir pris le temps d’une pause à midi pour  4.500 R (soit +/ 250 €) et je peux vous assurer que si en théorie, c’était assez simple … sur le plan pratique, ce fut, comme toujours, une toute autre histoire. Je suis béni des Dieux de ne pas avoir entrepris moi-même ce travail.

Replacer par la suite, le store Océanair devant la fenêtre, se révéla encore plus pénible que nous l’avions escompté mais sans y regarder de trop près, il est en place et cela fonctionne. C’est le genre de « bidule » dont moins on s’en sert … et mieux on se porte.

Mercredi 17.

Nous avons invité Bruce de « Bruce Tedder » (dealer Lagoon) qui a ses bureaux juste à côté de ceux de la marina, à venir prendre le café  pour le remercier de toute l’aide qu’il nous a apportée depuis que nous sommes arrivés à « Cape Town » … c’est notamment lui qui nous a mis en contact avec notre « perle rare ». Je vous le recommande chaleureusement autant pour sa gentillesse que pour sa liste de contacts.

Pour le second jour consécutif, Ann a poursuivi l’avitaillement du bord pour la longue traversée (3.600 NM) qui doit nous conduire au Brésil. Selon nos renseignements, l’avitaillement à « Sainte-Hélène » y est aussi rare que cher.

Nous avons attendu toute la journée, le passage de Trevor, le gréeur, qui  ne s’est pointé, en finale, qu’en fin d‘après-midi. Depuis vendredi … il devait nous déposer les « padeyes » miracles qui allaient remédier  à notre problème de GV.

Après son passage, pendant plus de deux heures, nous avons examiné  la meilleure façon de les positionner sur le mât et à vrai dire, rien n’a été prévu en ce sens … au contraire, tout s’y oppose !

Le soir, nous avons été dîner  au « Radisson Blue Hôtel » qui a ses pieds dans l’eau, à proximité du Stadium,  en compagnie de Lee de « Papillon », de Marie & Patrick de « Marick » et de Viviane déjà susnommée. Je vous recommande ce restaurant notamment pour sa splendide vue … de nuit, c’est magique.

Jeudi 18.

Départ de « Maricq » pour le Brésil via « Sainte Hélène ».

Lorsque Trevor est passé pour fixer nos « padeyes », il nous a immédiatement précisé qu’en la configuration en laquelle nous pensions les placer, l’effort serait beaucoup trop grand … du coup, nous nous retrouvions une nouvelle fois, à la case départ !!!

C’est alors que l’idée de modifier totalement la configuration de nos bosses de ris est revenue sur le tapis : fixer le point d’ancrage de la bosse de ris sur la bôme plutôt que sur le guindant de la GV. En fait, il semblerait, à notre plus grande surprise, qu’il s’agit d’une configuration assez  « classique » …  qui n’avait cependant  pas été retenue par le fabricant de notre mât !!!

En l’absence de toute autre alternative et comme la modification était facilement réversible au cas où, nous avons décidé de tenter l’expérience.

Tandis qu’Ann s’éreintait à faire des aller/retour d’avitaillement, entre le « Wharf » et le  bateau, je me suis éreinté au travail. Si la GV n’avait pas été en place, cela aurait été un jeu d’enfants mais malheureusement, elle était à poste …

Vendredi 19.

Durant la nuit, en plein brouillard, « Marick » est rentré à la marina : ses nouvelles batteries « Vetus » ne se chargeaient pas !!! En finale, Patrick découvrira que les fils de chargement avaient été mal rebranchés … En fin de matinée, nos copains repartaient.

Il fait pluvieux, venteux, froid, « cra-cra » en un mot … état de chose suffisamment rare que pour le signaler ! En ces conditions, nous « hibernons ».

Samedi 20.

8 heures du matin … jour J, heure H : pas le moindre souffle de vent !

Sans traîner, nous avons hissé haute notre GV pour constater avec un plaisir infini que la voile s’est levée sans le moindre effort. Dans la nouvelle configuration, les bosses de ris doivent être plus longues mais par chance, les bosses 1 & 2 ont suffisamment de réserve ! Seule, la bosse 3 devra être rallongée de 2 ou 3 mètres par un cordage plus fin, épissé en « queue de rat ».

Par contre, les brins qui redescendent le long du mât, frottent gravement sur la tête de bôme et la traction est bien trop forte que pour espérer les en écarter au moyen de « padeyes » fixées sur le mât !!! Après réflexions, nous avons trouvé LA solution idéale : une poulie frappée sur la tête du vit-de-mulet, là où vient déjà  se fixer le point d’amure de la GV.

Pour éviter que la voile ne soit abîmée par la poulie de bosse de ris fixée sur son guindant, il faut que la GV ne descende pas trop bas et donc bloquer la drisse en conséquence. Il faudra y penser lors de nos prochaines prises de ris …

Après cette excellente nouvelle (cela fait depuis des mois que nous essayons de trouver une solution à notre problème de déchirement à répétions de notre GV en relation directe avec nos prises de ris) … voilà que notre électricien « Jabsco » nous remonte notre phare de recherche totalement réparé : c’est « Byzance »! Vite, il me faut remplir une grille du « Loto ».

Comme « il faut rendre à César, ce qui appartient à César », c’est notre électricien qui a trouvé un électronicien capable de réparer notre petit transformateur 24/12 V défectueux !!!

Il ne me restait plus qu’à remplacer les deux rondelles de protection de l’émerillon de notre ancre pour que cette journée soit la plus belle de ma vie ! J’en étais à deux doigts …

En voulant descendre l’ancre, j’ai eu la fâcheuse surprise de relever que notre guindeau s’était mis en indisponibilité prolongée !! M’enfin … c’est à cet instant précis, que je me suis rendu compte que notre blog se transformait dangereusement en un « catalogue impressionnant d’emmerdements » !

Et pourtant, si on y regarde de très près, nous ne connaissons pas tellement de problèmes … s’il suffisait d’une seule et unique visite d’un technicien pour y remédier, notre blog ne donnerait pas cette impression !

Comme pour nous consoler, nous avons eu la visite surprise de Patsy & Jean, un couple de Gantois (des Belges, donc) que nous avions rencontrés à  Brest,  en  2006 … Ils avaient été tuyautés par un ami commun, sur notre présence à « Cape Town ».

N’étant plus à une surprise près, Ann me proposait d’aller dîner au « Mac Do » ! L’insonorisation y est exécrable et comme c’était l’heure de pointe avec de surcroît, quelques groupes très bruyants, nous aurions pu nous croire dans une cour de récréation …

Dimanche 21.

A 9.45 h. Neil CRAMB (+ 27.82.781.75.78), le super technicien qui a procédé à l’entretien de tous nos winchs, était à bord pour tenter de nous dépanner … bien que nous soyons un dimanche !!

A 15.30 h. il parvenait, non sans peine, à désolidariser le guindeau  de son moteur et de son socle. Par bonheur, le moteur hydraulique n’est pas en cause … c’est  l’axe central d’entraînement qui  est complètement bloqué : pas  moyen de le faire tourner du moindre millimètre !!

Neil l’a pris avec lui mais il reste maintenant à savoir quand il nous reviendra ??? Nous avions prévu de partir mardi prochain !

Lundi 22.

Sur la matinée, un coursier est venu  nous apporter une poulie double « Harken » pour nos bosses de ris (au vu de son prix, je pense que nous avons l’option « or »), nous avons eu la visite éclair de Trévor et celle de Neil  venu nous expliquer le problème de notre guindeau : détérioration progressive d’un cylindre de frottement qui a gonflé et a bloqué du même coup, l’axe central.

En changeant la pièce défectueuse par une autre pièce dans un matériau plus solide, que l’on peut trouver sur place, la réparation pourrait être rapide mais comme nous souhaitons vivement profiter de l’occasion pour anodiser et repeindre cette partie du guindeau qui se loge sous le pont … il nous faudra attendre jusque vendredi !! Tentant de vouloir partir plus tôt mais nous avons pu constater comme l’enveloppe extérieure du guindeau avait été attaquée par l’humidité ambiante de la baille à mouillage dont l’accès se réalise uniquement par l’intérieur.

La journée passera autrement calmement d’autant que je me suis terriblement fait mal au dos en voulant aider Neil à démonter le guindeau … comme quoi, on n’est jamais récompensé de ses bonnes actions !

Mardi 23.

Pas une seule visite aujourd’hui … alors que nous attendons toujours que Trevor vienne rallonger notre bosse de ris avec une liaison en « queue de rat » … cela devient réellement épuisant d’avoir à lui courir après toute la sainte journée. Et encore, quand on le voit, il ne fait que passer, remettant toujours au lendemain ce pourquoi il était censé être venu jusqu’au bateau !!!!

Journée très calme tournée essentiellement vers la lecture.

Mercredi 24.

Ce n’est pas encore cette journée que nous verrons Trevor malgré toutes ses belles promesses … nous en arriverons à devoir trouver une solution de rechange.

Profitant que mon mal au dos va un peu mieux, nous sommes partis nous balader le long du bord de mer. Ce faisant, nous avons assisté à l’atterrissage tout en douceur, de nombreux parapentes descendant de la montagne voisine.  Ann s’est inscrite pour demain matin … le vent était devenu trop fort pour encore espérer tenter l’aventure aujourd’hui.

A la marina, nous assistons à l’éclosion d’un plancton dont les mouettes se font un régale. Le malheur veut que ces minuscules bestioles semblent recouvrir toute la partie immergée de la coque et dès lors, se pose la question de savoir s’ils partiront à la première vague ou au contraire, s’il faudra les aider à changer de domicile !!

Jeudi 25.

Fidèle à son engagement, Ann était debout aux aurores pour son rendez-vous avec le ciel. En chevalier du ciel, je l’accompagnais jusqu’au lieu de ses exploits.

A 9.30 h tapant, elle me laissait sur l’esplanade d’atterrissage pour rejoindre l’aire d’envol.  Une demi-heure plus tard, j’apercevais trois parapentes s’élancer du haut de la montagne. Comme je n’avais pas vu d’autres candidats à l’adrénaline, j’en ai  déduit  qu’Ann faisait partie de ce trio que j’ai donc consciencieusement mitraillé avec mon appareil photos … sauf que ce n’était à chaque fois, pas elle !

Quand un quatrième parapente s’approcha de l’esplanade, je n’y fis plus attention et le laissai se poser en douceur … sauf que c’était justement celui d’Ann !!! Eh … oh … je tiens à la vie, moi ! Vous imaginez la scène : elle m’aurait trucidé et un jury populaire lui aurait de surcroît, donné raison. En fait, j’ai bien failli car effectivement, je n’avais pas reconnu mon épouse mais je suis bien trop prudent pour prendre d’aussi grands risques !

Super ravie de son expérience, nous sommes revenus à pied, au bateau où nous avons dévoré un petit déjeuner : les émotions creusent. Il m’a été impossible de ne pas imaginer avec frayeur, à l’accident stupide qui m’aurait privé de ma merveilleuse équipière dans la vie.

Mû par un désir subi, je me suis lancé dans un petit nettoyage du pont et de notre annexe qui en avaient bien besoin.  Horripilant par contre, de relever qu’à peine tout terminé, une mouette chieuse nous laissait ses coordonnées … sale bête.

Comme quoi, il faut encore croire au Père Noël, deux employés de Trevor sont venus nous rallonger notre bosse de ris 3 par un bout de 6 mètres au moyen d’une très belle épissure en queue de rat. Nous aurions pu remplacer la bosse de ris par une nouvelle plus longue … mais 63 mètres de bout, ce n’est pas rien quand même.

Vendredi 26.

Si nous avions escompté quitter la marina ce vendredi, nous en aurions été pour nos frais !! Au lieu de venir à 10 h. comme prévu, Neil n’a rapporté notre guindeau repeint à neuf que vers 15 h. et il n’a quitté notre bord que pour 18 h. … et encore, une autre petite pièce devant être changée, il repassera demain matin pour en terminer avec la remise en place. Toute cette petite comédie nous aura coûté la bagatelle de 8.200 R soit +/- 460 € !

Par contre, les formalités de sortie sont en ordre et par chance, tous les bureaux sont relativement proches de la marina et regroupés.  J’ai été toutefois, contraint de rejoindre Ann et de me présenter en personne, à l’immigration !

Nous partirons sans doute dimanche car nous devons encore préparer le bateau. Nous aurions pu anticiper mais tant que nous n’avions pas tous nos apaisements concernant le guindeau …

Pour notre avant-dernier soir à « Cape Town », nous avons été dîner avec Lee de « Papillon » au « Den Anker ». Très chouette soirée.

Samedi 27.

« Quand faut y aller … faut y aller » telle a toujours été ma devise de « bon petit soldat ». Je me suis donc remis à l’eau pour vérifier l’état de la coque et des anodes. L’eau était à 14° (et non, 20° comme indiqué dans le précédent article … 20°, c’était la température en surface) et la visibilité toujours aussi nulle : j’ai eu toutes les peines du monde à retrouver le speedo-loch alors que j’avais le nez sur la coque !

Par contre, l’état de propreté de celle-ci était tout simplement surprenant … en raison peut-être de l’extrême froidure de l’eau. Il m’a juste fallu nous débarrasser d’une couronne d’algues qui fleurissaient à hauteur de la ligne de flottaison.

Plutôt vivifiant de se mettre à l’eau en de telles conditions, avec une 2,5 mm + 3 mm au niveau du torse … les plongeurs apprécieront la performance. Mais quel bien être, à la sortie de l’eau !

Sur le coup de midi, notre copain Neil qui n’est jamais ponctuel mais toujours de parole, montrait le bout de son minois et terminait le replacement de notre guindeau … à notre plus grand soulagement.

D’une manière générale, je suis effaré de relever comme tous ces techniciens arrivent à bord, très mal outillés en sorte que sans cesse, je suis contraint à mêler mes outils aux leurs avec le danger bien réel que l’un ou l’autre ne s’égare de manière plus ou moins définitive !!

Alors que je serais bien resté au bateau pour peaufiner à mon aise, les derniers préparatifs du départ, il m’a fallu passer chez le coiffeur puisqu’assez stupidement, j’ai été assez amorphe durant toute la semaine !

Un samedi après-midi, dans les galeries marchandes … c’est l’horreur et si de surcroît, vous êtes chargé comme un âne, c’est la galère !! Bien mal choisi notre jour pour réaliser nos ultimes avitaillements mais pas trop le choix à vrai dire.

En principe, nous partons demain, dimanche, pour le Brésil avec escale à « Sainte-Hélène ». J’espère pouvoir vous donner de nos nouvelles quand nous aurons atteint l’escale dans une petite quinzaine de jours.

 

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Réponses

  1. Bonsoir,

    Je ne sais pas si vous recevrez ce message, mais je lis avec plaisir vos histoires et témoignages de vie. J’étais entre octobre et décembre 2015 en bateau entre Maurice et Le Cap et l’année d’avant entre Panama et la Martinique. J’aime beaucoup votre style et la manière de nous faire partager vos expériences sans vous prendre au sérieux. Je vous souhaite bon vent, plein de bonheur et de sérénité. Emmanuel Colmant

    Envoyé de mon iPad

    >

    • Merci Emmanuel pour ce sympathique message qui nous encourage à poursuivre la tenue de notre blog.

      Nous partons ce dimanche matin pour le Brésil avec le trouillomètre à zéro mais bon … « quand faut y aller, faut y aller ».

      Bien à toi,

      Stéphane S.


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